Le code de la route, tous les automobilistes de France et de Navarre sont censés le connaître sur le bout des doigts. En réalité, plus on s’éloigne de l’examen du permis, plus il devient un vague souvenir à qui on obéit par logique, par habitude, mais aussi en copiant le comportement général.
Dans l'idéal, il faudrait se mettre à jour au grès des modifications et des évolutions de la circulation, mais aussi de l'incontestable créativité du législateur.
Dans le même temps, des lois sentant bon la naphtaline sont encore d’actualité, tandis que d'autres sont oubliées, car l'usage laisse penser qu'elles sont obsolètes : que nenni !
La police ne peut être partout et sa clémence, souvent oubliée, laisse à penser que « finalement, on peut, s'ils ne disent rien »...
Vous trouverez ici quelques exemples pour vous rafraîchir la mémoire et surtout se rappeler une règle d'or qui n'est pas dans le code de la route : ce n'est pas parce que tout le monde le fait, que c'est autorisé !
Transport en commun : priorité avant tout !
Le tramway nommé priorité
La ville est désormais peuplée d'étranges mobilités électriques que certains appellent douces mais qui, aux mains de barbares, deviennent mortelles pour les piétons, seuls détenteurs de la priorité urbaine absolue et même, précisons-le, hors des passages qui leur sont dédiés !
Pourtant, un autre maître de la priorité existe et il est plus qu'imposant : c'est le tramway. Quoi qu'il se passe, quoi qu'il arrive, il est prioritaire ! Autant vous dire qu'un refus de priorité à un tram, c'est l'accident assuré, car contrairement à ce que certains pensent, c'est un train dans la ville qui ne peut pas piler... Préparez-vous à changer de voiture en cas de contact !
Le bus en agglo, c'est le boss
Pour les bus, c'est un peu plus complexe. En agglomération, ils sont prioritaires lorsqu'ils doivent quitter un arrêt. Ils peuvent s'engager sur la voie principale sans tenir compte de votre présence :
si le bus met son clignotant, vous devez le laisser passer, et non pas, essayer de doubler le plus vite possible comme on pourrait le croire en observant les usages. C'est une amende de 35 euros qui vous attend pour cette infraction sans compter les dégâts et les frais si vous créez un accident. Néanmoins, les bus ne sont pas prioritaires hors des agglomérations.
De facto, la question se pose : qu'est-ce que c'est une agglomération pour le code de la route ?
Voici la définition :
Espace sur lequel sont groupés des immeubles bâtis rapprochés et dont l'entrée et la sortie sont signalées par des panneaux placés à cet effet le long de la route qui le traverse ou qui le borde » (article R. 110-2).
Notons la clarté de la définition... Plus simplement, partez du principe qu'une agglomération est une ville ou un village et qu'un bus est prioritaire. En effet, si vous heurtez ou si un bus de transport en commun vous heurte, vous serez la plupart du temps en tort sauf faute incontestable du conducteur.
Manger ou conduire, faut-il choisir ?
C'est une question plus complexe qu'il n'y paraît. Le code de la route n'interdit pas de manger au volant, mais l’article R412-6 du code de la route précise :
"Le conducteur doit être constamment en état et en position d’exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent"
Entre un biscuit et une raclette, la gêne ne sera pas la même. En fait, c'est aux forces de l'ordre de juger si votre activité au volant interfère avec votre conduite. Vous verrez souvent que l'interdiction de manger au volant revient souvent dans les médias selon l'actualité. Elle est pourtant inexistante. Par contre, si un agent estime que votre façon de manger est dangereuse pour les autres usagers de la route, vous risquez une amende de 35 euros. Notez qu'il en va de même pour la boisson, même si vous avez peu de chances d'être sanctionné en ne buvant que de l'eau.
Confondre prudence et lenteur
Si la vitesse est l’ennemi numéro 1, la lenteur peut aussi être la cause d'une amende. En effet, le code de la route stipule que :
' Aucun conducteur ne doit gêner la marche normale des autres véhicules en circulant sans raison valable à une vitesse anormalement réduite ' CR413 Alinéa 19
Là encore, c'est à la maréchaussée de juger si votre conduite devient dangereuse à cause d'une vitesse trop faible par rapport à la circulation. On peut trouver cela quelque peu étrange, mais imaginez-vous roulant à 80 km sur une nationale et tomber sur une voiture roulant à 20 dans un virage.. Cela peut aussi créer des bouchons, etc, etc. Sur l’autoroute, il est interdit de rouler à moins de 80 km sur la voie de gauche. Il vous en coûtera 35 euros si vous êtes rattrapé, facilement, par la patrouille !
Klaxonner oui, mais pas pour rien !
C'est peut-être l'un des points du code de la route qui s'oublie le plus vite une fois le permis en poche. Klaxonner est tellement entré dans les mœurs – cela en dit long sur la civilité au volant - que certains utilisent leur avertisseur sonneur comme ils respirent. Il est pourtant interdit de l'utiliser sans situation de danger flagrant et immédiat en ville tandis qu'à la campagne, il peut être utilisé pour se signaler et anticiper des dangers afin d'avertir les autres automobilistes. Klaxonner à un feu est donc une infraction ...