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Des voitures volantes et des voitures autonomes

article Est-ce que la technologie suffit à réaliser les rêves ?

La voiture volante est passée de l'utopie, à un rêve pour devenir une réalité. A l'heure du grand désespoir, des coups de fouet que se donne l'humanité comme pour absoudre ses péchés envers la nature, il faut aussi se dire qu'il y a un peu plus d'un siècle, l'homme chevauchait encore, et le ciel n'était le terrain de jeu que des poètes et des rêveurs. Aujourd'hui, la voiture volante existe tout comme la voiture autonome. Si la technologie est parvenue à réaliser ces rêves, qui pour certains sont des cauchemars, l'économie, l'usage, la philosophie posent des questions sur la démocratisation de ces technologies qui pourraient bien rester encore très très longtemps des jouets pour de riches enfants avant de se démocratiser. La voiture volante Model A d'Alef Aeronautics a été autorisée à circuler sur les routes et dans les cieux des US.

Pour la voiture autonome, on est allé bien plus loin avec le développement des taxis autonomes dans les villes américaines, San Francisco en tête, et même en Chine. Où en est cette fameuse voiture autonome qui permettrait aux automobilistes de tout faire sauf conduire ? Voiture volante ou autonome, bienvenue dans un monde qui réalise ses rêves... Ou pas.

La voiture volante Alef autorisé au USA  credit Alef

 

Une voiture volante autorisée à circuler au US

La voiture autonome a été le dernier grand rêve de l'industrie automobile et ressemble à s'y méprendre à celui des voitures volantes qui a habité les yeux d'un grand nombre d'enfants du 20e siècle. Et, si on compare les deux mythes, c'est qu'aussi improbable que cela puisse vous paraître, ils sont techniquement réalisables et surtout réalisés. La voiture volante existe : la Model A d'Alef Aeronautics, dont Testla est le principal investisseur, a même reçu l'autorisation de la Federal Aviation Administration pour sa commercialisation. Cela reste flou et on attend encore les preuves : elle pourrait voler sur 180 km et rouler 320 km sur les routes. Il y aurait déjà 440 réservations. Cela rappelle étrangement le lancement de la première Tesla qui a vendu un prototype avant même qu'il ne fonctionne vraiment.

Les taixs autonome de ll'opérateur cruise envahisse San fransico

Les taxis autonomes : un succès et des questions

Sans être technophile ou technophobe, on peut constater une chose simple : les taxis autonomes fonctionnent. Ça paraît fou, mais que ce soit à San Francisco ou à Shanghai, une flotte de taxis sans conducteur hante les rues. Ce n'est pas un test, mais des vraies compagnies de taxis, à but lucratif, qui exploitent ce marché. On ne parle pas de deux taxis qui se courent après, mais ce sont plus de 6 000 taxis autonomes appartenant à deux opérateurs : Waymo et Cruise. Google Car, Mercedes, General Motors et les autres peuvent ainsi tester leurs technologies grandeur nature. Alors, c'est un test ou pas un test ? Ce n'est pas un test, car vous pouvez réserver un taxi autonome, mais pour les constructeurs, c'est un formidable moyen d'engranger des données pour perfectionner leur voiture autonome, mais aussi toute leur gamme jusqu'au niveau 5, l'autonomie totale.

Selon la compagnie Waymo, ses taxis autonomes n'ont jamais renversé un piéton ou un cycliste sur plus d'un million de km cumulés. Et pour les accidents entre voitures, ce serait à chaque fois la conséquence d'erreurs humaines, c'est-à-dire la faute des voitures conduites par des humains. Il faut rester prudent, ce sont les chiffres d'un opérateur qui a tout intérêt à montrer patte blanche. Néanmoins, on peut estimer qu'au moindre accident grave, les médias américains en feraient ses choux gras. Le succès auprès des usagers est relatif. Entre les précurseurs qui veulent absolument être à la pointe, ceux qui sont terrifiés à l'idée d'entrer dans une voiture qui se conduit toute seule et la grande majorité qui se pose des questions sur un modèle qui pourrait totalement faire disparaître le métier de taxi, les opérateurs doivent convaincre. A San Francisco, des militants anti-taxis autonomes ont même réussi à les bloquer en utilisant un simple cône de signalisation. En le positionnement d’une façon précise, le taxi s’arrête et se met en warning au milieu de la chaussée. Quoi qu'il en soit, ils fonctionnent et, apparemment, ils sont efficaces et sans danger. Alors, la voiture autonome pour tous, c'est pour quand ?

Taix autonomme Waymo à San Fransisco (credit photo Waymo)

Des freins insurmontables pour la voiture volante et la voiture autonome ?

Le premier frein est le coût. Pour la voiture volante, il faut compter 276 000 euros au bas mot. Et comme on connaît le principal actionnaire et ses méthodes, il n'est pas impossible que les heureux dépositaires d'une réservation voient la note augmenter et la date de la livraison reculer. Le principal frein reste encore la nécessité ou pas d'avoir un brevet de pilote pour la conduire ou la piloter. Tout dépend de cela, car le prix, c'est une question d'économie d'échelle et quand on voit que la Porsche 911 ST a été vendue à 1963 exemplaires à plus de 300 000 euros chacun, il y aura forcément une niche de passionnés avec les moyens nécessaires. Par contre, s'il faut un brevet de pilote, elle aura un public plus que limité. Si sa vitesse en vol est limitée à 40 km et sur des courtes distances, un brevet ne serait pas obligatoire au US, selon certains experts. Pour le reste, il y a peu de chances de les voir voler au-dessus des villes pour les dangers en cas de chute...

Tout comme pour la voiture autonome, ce n'est plus la technologie qui pose problème mais l'usage. La voiture autonome coûte excessivement cher pour être démocratisée et la guerre des micro-composants tout comme l'électrification et son coût pharamineux sont autant de freins pour une production à grande échelle. Il reste la grande question sans réponse valable «  si sur la route, l'IA est face au choix de percuter, un groupe d'enfants, un groupe d'adultes ou un groupe de seniors, qui doit-elle percuter ? Et ce choix étant programmé, sans être un choix réflexe du cerveau humain, est-ce qu'il pourrait être qualifié de meurtre avec préméditation ? Qui serait responsable ? Le développeur de l'IA, le constructeur ou le conducteur ? Alors, au US et en Chine, les autorités n'ont, apparemment, pas besoin des réponses à ces questions...

Publié le 31 Août 2023