L'année 2022 semble enfin se lancer dans le monde de l'automobile. Le marché ne va pas vraiment mieux, mais il paraît qu'il ne faut pas avoir peur de l'orage, mais apprendre à danser dessous. Alors, on nous parle beaucoup du monde de demain, des promesses de l'électrique, d'une bonne nouvelle pour les emplois et de l'insolence d'une marque de voiture française qui est si attractive qu'elle n'a plus rien à vendre.
Renault-Nissan-Mitsubishi : 20 milliards en plus pour 30 nouveaux modèles en 2030
Quand tout s'écroule, tous les traders vous le diront, il faut investir. C'est ce que semble faire l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi qui vient d'annoncer avoir débloqué 23 milliards supplémentaires qui viennent s’ajouter au plan originel de 10 milliards d'euros pour le développement de véhicules électriques.
On peut voir le verre à moitié plein et se dire que le plan prévu est assez prometteur pour investir d'avantage ou alors voir le verre à moitié vide et craindre que l'investissement originel, bien que colossal, ne soit pas suffisant pour atteindre les objectifs prévus. C'est peut-être aucune de ces explications-là.
En effet,l'alliance doit faire face à la concurrence démesurée de Volkswagen, qui a une avance technologique conséquente, et le nouveau poids lourd franco-italien, Stellantis. Pour les concurrencer, il faut aller plus vite et surtout créer des plateformes capables d’accueillir indifféremment les modèles des trois marques pour générer des économies sur les coûts de production. Si le partage de technologies est une nécessité, l’investissement doit être à la hauteur de ce défi qui pourrait bien redistribuer les cartes du marché mondial de l'automobile.
Alpine : l'usine de Dieppe ne fermera pas
Avec la relance d'Alpine, Renault s’engouffrait dans la tendance rétro tout en retrouvant une place dans le monde des sportives. L'usine historique de Dieppe a d'abord été menacée par le plan d'économie de Renault, mais le symbole était trop fort et Luca de Meo a été prié de revoir sa copie. Si la belle A110 est arrivée en fin de carrière, son succès a été au-delà des espérances. Alpine est une marque reconnue, mais surtout aimée des passionnés. Elle profite d'une communauté active qui n'attendait que le retour de la petite reine ! La sportive française n’échappera pas à l’électrification : en 2024, les trois nouveaux modèles seront animés par la fée électricité. On reparle des plateformes puisque, évidemment, l'usine de Dieppe n'a jamais été conçue pour assembler des véhicules électriques. Apparemment, Renault a décidé d'investir puisque, selon des rumeurs insistantes, l'usine accueillera le SUV électrique Alpine.
C'est une bonne nouvelle dans un secteur où on parle plutôt de fermeture d’usine et de chômage que de plein-emploi.
Péages : augmentation annuelle 2022
C'est aujourd'hui, mardi 1er février, que les péages autoroutiers français vont connaître une augmentation de 2%. Ceux qui ont eu la bonne idée de vendre les autoroutes au secteur privé ont jugé légitime de prévoir une augmentation automatique annuel tous les 1er février. Le montant de cette augmentation dépend de l'inflation qui a été de 1,6 % l'année dernière et des travaux en cours sur le réseau.
Chaque compagnie autoroutière augmente ses tarifs sauf une exception notable :
- Cofiroute => 1,89 %
- ASF => 2,19 %
- APR => 2,05 %
- Sanef => 1,91 %
Vinci est donc la seule à privilégier le gel de certains tarifs pour favoriser les déplacements du quotidien, domicile-travail notamment.
Avec l'augmentation des prix, le carburant qui retrouve des sommets, il ne manquait plus que cela pour mettre du baume au cœur des Français.
Bugatti : le rêve alsacien ?
L'usine de Molsheim en Alsace ne connaît pas la crise. Le carnet de commandes est plein jusqu'en 2024 ! Il faut dire que la marque alsacienne, propriété du groupe Volkswagen, produit 80 modèles par an dont le moins cher est une Chiron qui coûte la bagatelle de 2 millions d'euros. On parle d'un constructeur, mais on devrait parler de Bugatti comme un artisan en orfèvrerie automobile. Il faut dire que l’orfèvre alsacien est devenu un spécialiste du sur-mesure. Dans ce monde-là, avoir une Bugatti ne suffit pas, il faut qu'elle soit unique. Et, dans ce petit cercle, les toutes petites séries font un malheur. Comment ne pas penser aux 20 exemplaires de la Bugatti Bolide qui pourrait atteindre les 500 km/h ? Le monstre, bien évidemment réservé à la conduite sur circuit, coûte 4 millions d'euros hors taxe. Naturellement, les « fans » se sont arraché les 20 exemplaires ! Le président de la marque Stephan Winkelmann explique qu'il a été submergé par les demandes.
Beaucoup de constructeurs aimeraient avoir ce genre de problématique, mais n'est pas Bugatti qui veut !