Actualités

Les actus du mois de Février 2024

article Votation à Paris, facture salée et Marseille soulagée

A quelques jours des vacances d’hiver et de ses inénarrables bouchons sur les routes en lacets des stations de ski, nous vous proposons comme tous les mois, les actualités de l'automobile. Quand, on parle bouchons, on pense à Paris même si le mal a investi la plupart des grandes agglomérations de l'Hexagone. Paris, c'est distingué avec une votation sur les SUV dont nous vous avions parlé précédemment : le vote a eu lieu. Nous reviendrons dessus et sur l'analyse qu'en font les médias. Lundi, c'est tout frais, L’Union Routière de France a estimé le coût d'une remise à niveau du réseau routier français... Pour finir, soulagement dans le Sud de la France,  l'interdiction de circulation des véhicules portant l'écusson Crit'Air 3 est repoussée dans l'agglomération d'Aix-Marseille.

SUV à Paris : mesure et démesure pour le tarif du stationnement

Pour être exact, c'est la votation sur la hausse du prix du stationnement des véhicules lourds dans Paris. Au-delà du résultat, cette votation semble être analyée un peu trop rapidement ou balayée du revers de la main. 54,5% des votants ont validé cette augmentation. C'est un peu l'avis de tempête sur la capitale au moment où l'opposition hurle à la non-représentativité du vote puisque seulement 5,68 % du corps électoral a participé. Si les gens ne veulent pas aller voter,  on peut penser que ceux qui se sont intéressés au sujet sont allés voter et que le « oui » est, de facto, un résultat légitime, non ? Les Parisiens, que ce soient sur l'interdiction des trottinettes ou sur cette mesure, ont l'air de peu s'en soucier : c'est 5,68 % du corps électoral qui est allé voter. La guerre contre les SUV ne semble pas passioner les foules.
Ceci étant dit, on remarque que les votes dessinent une carte de Paris assez connue pour réveiller l'analyse « tarte à la crème » de la lutte des classes sur fond d'écologie :  Paris Ouest a voté contre la loi tandis que Paris Est a été pour et largement. Finalement, en creusant un peu, on remarque que si l'opposition effective entre quartier riche et quartier pauvre – toute proportion gardée- saute aux yeux, le niveau d’équipement en voiture semble le facteur clé.

SUV Paris : l'augmentation du stationnement voté à 54.5 %

Un vote écolo ou intéressé ?

Dans le 16e arrondissement,  54,4 % des foyers ont au moins une voiture pour 80 % de vote contre la mesure. A contrario, dans le 10 eme, 21,9 % sont équipés d'au moins une voiture : 75 % ont voté pour l'augmentation Avec un peu de cynisme, on pourrait dire que chacun a voté pour son intérêt, bien loin de grands et légitimes préoccupations écologiques. On ne dira pas que le boucher de Smith a encore haché menu la lutte des classes de Marx, mais l'opposition entre le Paris des riches et celui des « pauvres » semble un peu réducteur pour expliquer ce « oui ».Nous n'avons pas les chiffres d'équipements des voitures concernées.

Par contre, ce qui est vrai, c'est qu'il va falloir être riche pour stationner son véhicule "lourd" dans Paris avec une douloureuse de 225 euros pour six heures. Autant vous dire qu'il faudra bien occuper ses 6 heures pour rentabiliser le stationnement. Si on en croit la lecture des riches et des pauvres, cela voudrait dire que les pauvres ont voté une loi qui permet seulement aux riches de stationner et circuler dans Paris ?

Une facture de deux milliards d'euros pour les routes de France ?

Une facture de deux milliards d'euros pour les routes de France ?

Il paraît qu'il ne faut pas le dire, mais pour les routes de France, cela pourrait passer ? C'était mieux avant et ce n'est pas le cri d'un poète, privé de son printemps par des boutefeux, mais la réalité de notre réseau routier pour l’Union Routière de France. Le constat est aussi terrible qu'implacable : à force de reporter les petits travaux, de multiplier le bricolage, les routes se sont dégradées et l'effet boule de neige a fait le reste. L'observatoire ose la comparaison avec le réseau ferroviaire qui, lui aussi, est unanimement reconnu comme dégradé et même à risque à certains endroits. Le plus intéressant dans ce rapport, c'est qu'il va contre les idées reçues en mettant en lumière une évidence contre-intuitive : la route a un rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement climatique. Quand, on pense route, on a tous l'image d’Épinal des forçats qui travaillent avec l'odeur tenace du bitume, les engins crachant leurs fumées et la chaleur harassante... Bref, du Zola ou du Dickens en 2024

Marseille et sa métropole reportent le bannissement des Crit'Air 3

En réalité, il est bien plus économique de réparer une route préexistante que de créer une voie ferrée, sans parler du drame écologique des travaux et de la voie elle-même. La route existe déjà, les techniques ont largement évolué puisque les spécialistes de Routes de France estiment que les émissions de C02 de la partie enrobée vont baisser de 50 % en 2020 et de 28 % en 2025.
De plus, le coût d'une route dégradée n'impacte pas uniquement les finances, mais il concerne également la sécurité des usagers quand ce n'est pas leurs vies. Les motards sont très sensibilisés à ce risque, notamment ceux qui empruntent le réseau secondaire, mais même sur quatre roues, une chaussée abîmée peut être à l'origine d'accidents.
Il faudrait donc deux milliards d'euros selon le rapport pour mettre nos routes en état tout en arrêtant la politique de l'autruche qui finalement ne fait qu'augmenter l'addition.

Marseille et sa métropole reportent le bannissement des Crit'Air 3

Marseille et sa métropole reportent le bannissement des Crit'Air 3

C'est sans doute un immense et sincère « ouf » de soulagement qui a dû traverser la métropole phocéenne. En effet, c'est au mois de septembre 2024 que les voitures de Crit'Air 3 devaient être interdites de circulation dans la métropole. Et si, cette interdiction a été annoncée ailleurs et reportée ailleurs, sine die, ses conséquences sur cette aire géographique était pour le moins singulières, car son impact était massif. On parle tout de même de plus 30 % des véhicules circulant actuellement dans la métropole qui auraient été exclues. Nous parlons d'une zone géographique où la fracture sociale est béante et d'une mesure qui concernerait d'emblée les foyers les moins riches, pour ne pas dire les plus précaires. Sans compter, les artisans et tous les professionnels qui font vivre cette région. Encore une fois, le Crit'Air n'est pas à jeter, mais finalement, il va peser sur les foyers qui n'ont pas les moyens de se payer un véhicule neuf et même plus récent, sans même parler de l'électrique. L'enjeu reste le même : conjuguer protection de la planète et justice sociale. Pour l'instant, les aides ne sont pas assez signifiantes dans une période où des familles doivent compter le moindre euro, une prime de 5 000 euros de l'agglomération n'est pas significative, tout comme les aides de l’État. En-tout-cas, vous avez ce type de véhicules, vous pourrez circuler sans risque dans l’agglomération Marseille-Aix.

Publié le 09 Février 2024