En février, les automobilistes de France et les autres usagers, comme les deux-roues, mais aussi les conducteurs de camion peuvent enfin savoir à quelle sauce ils seront mangés. Il faut dire que de dissolution en censure, il faut suivre avec attention pour savoir quelles seront les lois annoncées qui seront votées ou pas dans le budget proposé par le gouvernement dont la durée de vie dépend des lignes rouges, plus ou moins pointillées tracées, par des oppositions dont les objectifs semblent plus lointains que le quotidien des citoyens de France. Pour les professionnels, c'est une instabilité qui conduit à un manque de visibilité même à court terme. Les cartes grises, c'est une chose, mais pour les aides à l'achat des VE, les zones à faibles émissions, ZFE, le prix du carburant, les péages, les malus... Toutes ces choses ont un coût, mais sont aussi des données importantes pour les ménages, les actifs et les entreprises. A l'heure de ces lignes, nous ne savons pas encore si le budget passera, mais le prix des cartes grises est fixé par les régions et celui des péages est négocié entre les autorités et les ayants droit, autrement dit, les concessionnaires.
Carte grise : des augmentations modérées
Vous le savez sans doute, Mon Agence Automobile gère la vente et l'achat de voitures entre particuliers : pour nous le service va jusqu'à la carte grise. Autant vous dire que nous sommes plus que sensibles aux évolutions du prix de nos fameuses cartes grises. En 2025, la hausse est partout et, comme souvent, aléatoire et parfois abyssale entre les régions. On peut facilement se faire piéger si on regarde la hausse globale moyenne en France : 0,92 % contre 3 % l'année dernière. En réalité, selon la région où vous allez demander votre carte grise l'augmentation sera bien différente. L'explication de ces hausses n'est pas loin d'être kafkaïenne : ce serait pour compenser l'augmentation des ventes des véhicules électriques qui eux payent une quinzaine d'euros pour une carte grise. Afin de limiter la perte des immatriculations de voitures thermiques dans le budget des régions, les autorités font payer plus cher la carte grise de ces dernières qui sont censées être remplacées sur le moyen terme. Voici donc les prix d'un cheval fiscal selon les régions françaises :
- Normandie => 60 euros
- Centre Val de Loire => 60 euros
- Provence Alpes Côte d’Azur => 59 euros
- Bretagne => 55 euros
- Bourgogne-Franche-Comté => 55 euros
- Île-de-France => 54,95 euros
- Occitanie => 54,50 euros
- Nouvelle Aquitaine => 53 euros
- Réunion => 51 euros
- Pays de la Loire => 51 euros
- Grand Est => 48 euros
- Corse => 43 euros
- Auvergne-Rhône-Alpes => 43 euros
- Guyane => 42,50 euros
- Guadeloupe => 41 euros
- Hauts-de-France => 36,20 euros
- Martinique => 30 euros
- Mayotte => 30 euros
Il faut préciser que la somme récoltée représente la troisième source de revenus pour les régions et que les pertes pour les collectivités depuis 2000 sont estimées à plus de deux milliards d'euros. Si on veut payer avec moins de difficultés, on peut se dire que l'argent va nous revenir que ce soit d'une façon ou d'un autre dans les dépenses de la collectivité, mais on peut aussi se demander pourquoi les VE sont exempts de ces frais et combien de temps cela peut-il durer sans mettre en difficulté les comptes des institutions qui ne pourront pas indéfiniment faire peser ce poids sur les propriétaires de véhicules thermiques...
Les péages, toujours - un peu - plus chers
Ne soyez pas surpris, l'augmentation a été annoncée par le ministère des transport début décembre de l'année dernière. Et non, cette hausse-là ne fait pas partie du plan des finances : c'est une circulaire qui a été dûment signée. En moyenne, l’augmentation reste en dessous des 1 %, ce qui paraît raisonnable comparé à 2023 et ses 4,75 % d'augmentation ou les 3 % de 2024. C'est d'ailleurs même une fierté pour l'ancien ministre délégué aux Transports. François Duroray s'en est même félicité en déclarant « très bonne nouvelle pour le pouvoir d’achat des ménages ». On peut prendre quelques exemples pour vous donner une idée ! Entre la capitale des Gaules et la capitales des Papes, il faudra compter 23 euros contre 22,80 dès le 1er février 2025. Pour rejoindre Angers depuis Nantes, ce sera huit centimes supplémentaires. Il faudra ajouter 10 centimes pour un trajet de Chambéry à Annecy. L'augmentation reste limitée pour quelques passages sur les autoroutes, mais pour ceux qui utilisent ces axes régulièrement, voir quotidiennement, c'est toujours trop. On ressent ce sentiment pour le moins désagréable d'être le dindon d'une farce par vraiment amusante...Les innovations ne manquent pas avec les péages sans barrières ou l'autoroute chargeant les batteries des véhicules électriques, mais l'augmentation annuelle devient de plus en plus difficile à supporter par les ménages et finit par déporter le trafic sur des axes secondes qui saturent rapidement...