Sur les routes qui commencent à se réchauffer entre les giboulées, la grêle et les pluies diluviennes, l'actualité de l'automobile est au diapason. L’État semble vouloir prendre la problématique des routes et des autoroutes à bras-le-corps avec notamment la fin des concessions autoroutières en approche. Alors, est-ce que vous pensez que la privatisation de nos autoroutes a été bénéfique pour les finances de l’état ? Pour terminer, on se détend un peu avec une drôle de statistique qui intéressera ceux qui passent le permis de conduire.
Fin de la concession des autoroutes : un bilan ?
Il y a les grands mots, les concepts, la mobilité douce, verte, inclusive, électrique, autonome... La réalité, c'est que 76 % des Français font de la voiture leur moyen de déplacement principal et, attachez-vous bien, 81 % « se disent engagés émotionnellement avec leur automobile qui les « accompagne dans les différentes étapes de leur vie »*. Cette réalité percute de plein fouet une autre : 30 % des effets de serre émis en France sont issus de nos déplacements. La mobilité de demain, c'est répondre à cette équation tout en sachant que « demain » même une inconnue. Ce que l'on sait, c'est que les concessions des autoroutes françaises s’achèvent entre 2031 et 2036 : cela représente à peu près 90 % du réseau autoroutier de l'Hexagone. En 2005, Dominique de Villepin a défendu et obtenu la privatisation du réseau autoroutier pour une somme estimée à 14,8 milliards d'euros dont la grande majorité est allée au remboursement de la dette.
Si Dominique de Villepin préfère qu'on parle de son discours à l'ONU, c'est que la cession de ces parts a privé la France d'une rente qui était de 338 millions d'euros par an et, sans doute, parce que l'initiateur de cette vente des bijoux de famille, était Lionel Jospin quand il était Premier ministre.Comment traduire cette privatisation ? D'abord, en lui donnant un sens ; les grands groupes ont racheté les dernières parts en s'engageant à financer le réseau autoroutier acquis en échange de l'argent généré par les péages. Ensuite, pour avoir une idée du bien-fondé de l'opération pour le contribuable, mais également pour les groupes concernés, il serait judicieux d'estimer combien rapporte les péages.
C'est le moment de vous asseoir. Un rapport du Sénat a calculé les profits. La somme de 38 milliards d'euros a été annoncée sur la période des concessions. On parle bien de profits. Le projet Ambition France Transport a été présenté le 5 mai dernier en grande pompe. Ses objectifs sont nombreux, mais il est largement dédié à la mission « Autoroute » avec la fin programmée des contrats des concessions : créer le futur modèle de gestion des autoroutes, des tarifs adéquats, et la participation au financement de la décarbonation des transports. Tout un programme, n'est-ce pas ?
S'il y avait un jour pour obtenir son permis de conduire ?
C'est une drôle d'étude qui semble plus faite pour faire le buzz que s'inscrire comme une vérité scientifique. Un site de permis de conduire en ligne s'est amusé à compiler les résultats d'obtention du permis de conduire par jour ouvrable de la semaine sur 2 000 candidats de 17 à 18 ans. L'idée, un peu saugrenue, était de déterminer quel était le jour de la semaine où le plus grand nombre de permis était validé. Et bien, c'est le lundi qui remporte les faveurs des examinateurs puisque 58 % des élevés sont reçus ce jour-là. Le jour suivant, c'est la Bérézina avec 52 % de réussite tout comme le vendredi. Maintenant que nous avons ces chiffres, nous devrions vous proposer une analyse de cette réalité et vous expliquer pourquoi le lundi plus que le mercredi ? On n'en sait rien du tout. C'est tout le problème de cette enquête : elle peut au mieux rassurer les élèves qui passent le lundi tandis que ceux qui passeront le mardi et le vendredi diront que c'est du grand n'importe quoi. Et puis d'un point de vue statistique, il faudrait faire ce calcul sur une période plus longue, sachant que c'était le premier anniversaire du permis à 17 ans. Si vous avez foi dans les statistiques, il faut passer le lundi matin, mais ce n'est pas comme si on pouvait passer quand on le souhaitait. Plus sérieusement, le travail, l'assiduité et puis un zest de chance le jour J, sans oublier la gestion du stress, devraient faire la différence. Bon courage !
*l'Ipsos KnowledgePanel du 3 au 16 septembre 2024