C'est déjà le mois de mars et l'actualité automobile reste pluvieuse, si ce n'est le chiffre d'affaires de certains constructeurs « français » ou plutôt des groupes comme Stellantis qui est devenu le groupe automobile généraliste le plus rentable de l'année dernière. Cela n'est pas étonnant, nous vous avions expliqué comment les constructeurs brillaient sur le plan comptable alors que le marché semblait s'écrouler. L'actu du moment va nous faire aller en Inde qui est en train de s'imposer dans une discrétion pour le moins surprenante comme la première usine automobile de la planète. Les ZFE, vous connaissez maintenant ; et même si beaucoup de villes reculent sur la pointe des pieds, la création de nouvelles vignettes n'est pas interrompue. Nous finirons par une information du jour qui en dit long sur l'image de Tesla dans des milieux pour le moins radicaux.
Inde, premier producteur automobile aumonde en 2029 ?
C'est assez rare d'entendre un ministre d'un pays aussi important que l'Inde déclarer que la croissance de sa nation peut se fonder sur le développement de la production automobile. Et bien, c'est ce que fait Nitin Gadkari, ministre indien des Transports routiers et des Autoroutes. Cette information a retenu notre attention, car, d'une part l'Inde devrait se hisser sur le podium des puissances économiques mondiales d'ici 2030 et d'autre part parce que le développement de la production automobile fait partie d'un plan global.
Évidemment, ethnocentrisme oblige, on pense tout de suite à l'exportation de véhicules pour l'occident comme axe de développement. Ce n'est pas l'objectif premier de l'Inde qui a pour ambition de doper son réseau national pour atteindre la qualité de celui des États-Unis. Cela paraît être un projet herculéen quand on connaît le réseau indien, mais ce n'est pas moins de 36 voies rapides qui seront construites pour relier les grandes villes. C'est un projet financé par des obligations, ce qui ne devrait rien coûter à l’État indien. Le développement du marché intérieur est une solution qui permet en plus de profiter d'économie d'échelle théorique. L'idée est en plus de limiter l'importation des énergies fossiles en privilégiant les carburants alternatifs, dont les biocarburants. C'est ensuite que les exportations devraient venir boucler la boucle. C'est assez intéressant car cela pourrait venir bousculer l’hégémonie chinoise, mais ce qui paraît relativement optimiste, c'est que tout cela est prévu pour 2030, voire 2019. Une affaire à suivre...
Une nouvelle vignette ZFE en préparation ?
Si vous suivez notre blog sur l'actu automobile, vous savez que les Zones à Faibles Émissions, ZFE, sont devenus un vrai casse-tête partout en France. Leur objectif de réduire la pollution dans les grandes agglomérations en limitant, ou en interdisant la circulation des véhicules les plus polluants, a beau faire l'unanimité, le moyen reste largement contesté par un principe assez simple : la raison économique. Depuis le début d'année, l'interdiction est repoussée par toutes les grandes agglomérations qui veulent éviter une nouvelle révolte sociale. Et pourtant, dans ses voitures polluantes, on retrouve les voitures de collection pour une proportion d'une sur 1500. On parle de voiture de collection pour une automobile de plus de 30 ans dont la production a cessé et qui n'a pas été modifié.
Précisons, qu'il est nécessaire de faire une demande de carte grise de collection pour l'obtenir, ce n'est pas automatique. Dans l'idée de protéger ce patrimoine, les collectionneurs ont demandé une dérogation afin de pouvoir circuler là où ils le veulent et notamment dans les zones ZFE. Cela devrait bientôt être fait avec une vignette dédiée vendue au prix de 3,77 euros.
En réfléchissant un peu, ne serait-ce pas un énorme trou dans la raquette qui est en train d'être réalisé ? On a fêté l'année dernière les 40 ans de la 205 qui est donc concernée. Une 205 d’occasion coûte beaucoup moins cher qu'une électrique et reste tout de même une voiture agréable à conduire en ville... La 205 reste un exemple parmi beaucoup d'autres. Et si cette vignette relançait l’intérêt des Français pour les youngtimers ? On ne connaît pas encore la dérogation et les précisions qu'elle va apporter, mais cela pourrait donner des idées.
Tesla et sa gigafactory berlinoise victime d'un sabotage
Ce n'est pas un film dystopique ou utopique, selon votre regard sur l'affaire, mais cela en dit long sur la capacité de dialogue dans ce monde. Tesla et son fondateur, Elon Musk, ne font pas l'unanimité, mais là, un groupe d’extrême-gauche a dépassé les limites légales avec un sabotage qui a entraîné l'arrêt complet de l'usine berlinoise pour une durée inconnue. Ils auraient endommagé les pylônes qui alimentent toute l'usine. Ce n'est plus de la sauce tomate sur des œuvres ou des militants se collant la main sur le sol du musée Porsche, mais c'est du sabotage avec tous les risques imaginables. On peut dire que Tesla, de son côté en créant sa gigafactory en 2022 n'a pas déclenché l'allégresse, mais sa décision d'étendre son usine, malgré un vote de la population locale contraire, a jeté de l'huile sur le feu.
On arrive à la grande hypocrisie Tesla qui fait des voitures électriques qui ne sont pas vraiment écologiques, mais comme beaucoup de constructeurs, notamment allemand. C'est un vrai sujet qui pose des questions dérangeantes sur l’électrification du parc automobile mondial.
Heureusement, il n'y a pas eu de blessés, ni de victimes et il y a peu de chances que Tesla vende moins de voitures après cela, mais il faut croire que ce groupe pense que l'impact médiatique valait la peine de se mettre en danger et prendre le risque de se retrouver en prison. Pendant ce temps, Elon Musk, n'a même pas réagi. Tout bien réfléchi, on est quand même plus proche de la dystopie quand les gens ne sont plus capables de se parler, non ?