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La voiture électrique : un désintérêt Français ?

article L'etude Deloitte contre-inutititve ?

Nous allons essayer d'être pragmatique sur un sujet qui est délicat, car il touche la problématique brûlante de l'environnement et du pouvoir d'achat. L'urgence est là et l'idée n'est pas de remettre en cause une technologie parce que nous sommes des romantiques et qu'un monde sans V6 serait pour nous comme se priver de musique classique pour être condamnés aux pires productions de l'industrie musicale du 21e siècle. Mon Agence Automobile.fr n'est pas contre l'électrique et nous en proposons à nos clients quand l’occasion s'offre à nous. En tant que spécialiste de la vente d'automobile entre particuliers, on se rend compte au quotidien dans nos agences qu'entre le discours politique et la réalité du terrain, il y a une vraie différence dans l'adoption de la technologie électrique. En découvrant la dernière étude du cabinet Deloitte, on se rend compte que ce n'est pas une vue de l'esprit et que les Français sont rétifs à l'idée d'acheter une voiture électrique.

7% des Français intéressés par le passage à l'électrique

C'est un chiffre étonnant qui montre une vraie chute du désir des Français puisqu'il y a un an, trois Français sur 10 pensaient à devenir propriétaires d'un modèle électrique. L'étude n'est pas consacrée à la France et montre que nous sommes le pays où le passage à l'électrique fait le moins envie :

  • France 7 %

  • Allemagne 15 %

  • Chine 17 %

  • Corée du Sud 23 %

Par contre, l'hybride semble plus appétant pour les consommateurs avec 37 % d'intention d'achat. Précisons que cette étude a été menée avant les dernières révélations sur l'hybride. Retrouverons-nous encore le gène de l’irascible Gaulois face à à cette nouveauté qui lui font craindre que le ciel leur tombe sur la tête ou est-ce qu'il y a des arguments plus concrets et plus pragmatiques de ce désamour ?

La voiture électrique ne convient pas ou plus ?

Les Français ne sont pas anti-électriques, mais ils restent pragmatiques face à deux freins à l'achat : le prix et l'autonomie. Le coût à l'achat reste rédhibitoire, mais l’explosion des prix du carburant devrait se maintenir avec les tensions internationales et notamment l'invasion de l'Ukraine. Le baril a passé les 100 dollars et le prix du gaz explose. L’économie réalisée sur le carburant avec les véhicules électriques devient donc de plus en plus conséquente et les législations devenant de plus en plus coercitives, notamment avec Crit'Air dans les grandes villes, pourraient changer la donne. L'autre frein, c'est bien entendu l'autonomie des véhicules électriques avec une moyenne de 350 km sur les routes et 280 km sur autoroutes. Si certains modèles de luxe ne sont pas loin des 1 000 km, la plupart de la flotte ne permet pas les longs voyages. Néanmoins, il faut rappeler que 80 % des Français roulent moins de 50 km par jour. L'autre frein, c'est le nombre de bornes de recharges. Finalement, les Français ne sont pas prêts à passer à l’électrique parce que les infrastructures ne semblent pas encore à la hauteur des enjeux. D'un autre côté, les vertus du tout électrique semblent encore loin des promesses.

Patience et progrès technique pour retrouver l'envie ?

Cette semaine, les constructeurs français et allemands tenteraient de faire fléchir l'Union européenne sur la date butoir de 2035 où aucune voiture neuve thermique ne pourra plus être produite. D'un autre côté, le constructeur Koenigsegg, spécialiste des hypercars, à réussi à développer un moteur électrique de 30 kg développant 350 cv !De plus, un plan d’équipement national en bornes de recharges devrait aussi multiplier les possibilités pour les futurs acquéreurs. D'ici là, on peut aussi penser aux nouveaux carburants qui sont en train d'être développés. Le tout électrique semble de moins en moins probable, mais force de constater que les constructeurs automobiles semblent se jeter tête baissée sans se demander si la demande est mûre pour une telle révolution.

Publié le 27 Février 2022