A l'instar du reste du monde, la déferlante du progrès a emporté les constructeurs vers une course à l'armement technologique. L'automobile est une technologie en soi et le secteur Recherche et Développement est la pierre angulaire des constructeurs. Il peut donc paraître fantaisiste de critiquer le trop-plein de technologie d'une voiture alors que c'est son fondement. En réalité, la technologie qui fait fonctionner la voiture du moteur à explosion à la propulsion l'énergie électrique n'est pas le sujet de l'étude norvégienne dont nous allons vous présenter les résultats plus ou moins étonnants. L’étude évoque ce qu'on appelle la technologie embarquée qui vient rajouter une couche d'innovation qui peut aller de la sécurité à la digitalisation des boutons de commande sans oublier les sièges chauffants ou le volant carré de chez Peugeot.. On est dans le monde du gadget et parfois de l'innovation qui va réellement apporter à la conduite. Mais finalement, qu'en pensent les utilisateurs ?
Les technologies embarquées en résumé
Derrière ce terme qui peut paraître limpide, c'est la jungle. Par exemple, la caméra de recul est tout autant une technologie embarquée que le système Bluetooth. En l'espace de 20 ans, c'est un véritable foisonnement de technologie qui est venu enrichir aussi bien la sécurité de la conduite que l'expérience du conducteur. Pour ceux qui ont une Mercedes récente, vous pouvez causer avec elle et par exemple changer les couleurs du tableau de bord avec la voix. Là rien de vraiment utile, mais on touche à l'expérience utilisateur. Le bouton d'urgence e-call, par exemple, est un élément de sécurité passif qui est d’ailleurs devenu obligatoire. Tout cela a transformé la conduite et enrichit l'expérience de l'automobiliste. On pourrait dire que c'est formidable, mais il existe un bémol avec toute cette technologie embarquée : elle prend trop de place et devient parfois envahissante, même pour les constructeurs.
En Norvège, une étude a été menée sur 2 000 automobilistes par TempCover et le résultat met en exergue le bon sens des utilisateurs : entre l'utile et le trop, ils aimeraient trouver un juste milieu et ne pas avoir le sentiment de lancer une fusée de la Nasa quand ils découvrent les options de leur nouvelle voiture. C'est vrai que même en tant qu'intermédiaire sur le marché de la vente de véhicules d'occasion entre particuliers, nous devons nous aussi parfois répondre à des questions sur ces technologies embarquées, sachant que chaque véhicule est différent... L’étude norvégienne a établi une sorte de classement des technologies embarquées les plus insupportables pour les utilisateurs.
La technologie qui rend dingue : l'assistance active de maintien dans la voie
C'est la grande élue qui récolte plus de 20 % des votes. Penser pour améliorer la sécurité, notamment en cas d'endormissement au volant, c'est la technologie la plus intrusive, celle qui fait bouger votre volant à votre place, qui le fait vibrer ou lance une alerte stridente pour des raisons qui semblent échapper au conducteur. En réalité, cette technologie est loin d'être au point, mais elle reste tout de même capable d'intervenir au bon moment en cas d'écarts pour x raisons.
Le problème pour les utilisateurs, c'est toutes les fois où elle intervient pour rien ou par surprise. Au final, l'assistance active de maintien dans la voie est la mal-aimée des technologies embarquées. Le pire, c'est qu'elle peut être désactivée, mais sur certains modèles, elle se remet en fonctionnement à chaque redémarrage. Le mieux à faire, c'est de se montrer pugnace en attendant une amélioration de cette technologie. C'est vrai aussi qu'elle est un peu le préalable de la conduite autonome : sentir son volant agir de lui-même, ce n'est pas rassurant. Ce facteur joue aussi dans le désamour de cette technologie.
Reconnaissance Vocale dans les automobiles
Si le gadget a fait des émules dès ses débuts, l'expérience a vite agacé les utilisateurs. La qualité des premières reconnaissances vocales dans les automobiles exigeait une grande patience pour se faire comprendre. Aujourd’hui, l'arrivée de l'IA permet de parvenir à des résultats plus convaincants grâce à l'usage des smartphones qui viennent se connecter sur l'ordinateur de bord du véhicule. Néanmoins, les systèmes natifs, c’est-à-dire développé par les constructeurs, ne fonctionnent pas toujours bien ou aussi bien que dans la publicité. 17 % des sondés sont, en tout cas, particulièrement déçus de cette technologie embarquée. Là encore, le développement rapide et l'intégration des systèmes Apple et Google directement dans les véhicules devraient rapidement séduire les automobilistes.
Les autres mal-aimés
C'est ensuite la problématique des abonnements. C'est encore peu couru en France, mais certains constructeurs proposent des abonnements pour profiter d'options comme la dashcam ou les feux adaptatifs. BMW a particulièrement érodé son image en proposant les siéges chauffants en formule abonnement. A la rigueur, les abonnements ont envahi nos vies, mais c'est surtout le fait que l’équipement est déjà présent dans la voiture et donc qu'il y a des chances pour que son prix soit inclut dans le prix global. C'est ensuite toute la partie multimédia des véhicules qui agacent les utilisateurs : trop complexe, pas intuitif et trop gourmand en attention. C'est donc considéré par 13 % des sondés comme dangereux pour la conduite.
Plus généralement, la multiplication des systèmes crée de la confusion pour plus de 60 % du panel. Si parfois, vous n'y comprenez plus rien, dites-vous bien que vous n'êtes pas le seul.